Ce matin-là, un dimanche matin du mois de juillet elle était à la campagne plus ou moins en vacances il faisait beau elle s’était préparé un petit déjeuner avec café baguette croustillante et pot de beurre frais, elle a pris le numéro du nouveau magazine offert par le quotidien parisien de gauche qu’elle lit souvent malgré son agacement fréquent avec leur ton systématiquement persifleur et m’as-tu-vu et dans le vent, malgré leurs portraits de dernière page toujours hautains et sarcastiques, jamais dépourvus de petites piques méchantes aux individus qui ont accepté d’être longuement interviewés et photographiés par eux, bref elle feuillette ce nouveau magazine du week-end qui comporte, ce week-end-ci, un dossier sur la pornographie, sujet qui l’intéresse, et ce qu’elle voit, d’abord, c’est que les responsables de ce dossier ont décidé de reproduire un certain nombre de photographies trouvées sur des sites pornographiques d’Interne t- rendues inoffensives, disent-ils, par un artiste qui les a floutées et du coup transformées en oeuvres d’art, ils ont l’air de penser que par une sorte de transsubstantiation surnaturelle dès que les contours sont flous la femme n’est plus enchaînée elle n’est plus frappée elle n’est plus violée, d’ailleurs se dit la femme on devrait l’essayer avec les sites néonazis aussi, il suffit de flouter un swastika et ça devient une oeuvre d’art, pour les nostalgiques de l’esclavage on peut prendre une photo d’un esclave noir en train de se faire lyncher et la flouter et ça devient une oeuvre d’art et si on prend les mots À MORT LES JUIFS et on rend les contours très joliment flous ça devient une oeuvre d’art et si on prend les mots TOUTES LES FEMMES SONT DES PUTES pareil et les mots LES NOIRS SONT DE GRANDS SINGES pareil, il suffit de flouter vous verrez l’effet artistique immédiat.
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Ce matin-là, un dimanche matin du mois de juillet elle était à la campagne plus ou moins en vacances il faisait beau elle s’était préparé un petit déjeuner avec café baguette croustillante et pot de beurre frais, elle a pris le numéro du nouveau magazine offert par le quotidien parisien de gauche qu’elle lit souvent malgré son agacement fréquent avec leur ton systématiquement persifleur et m’as-tu-vu et dans le vent, malgré leurs portraits de dernière page toujours hautains et sarcastiques, jamais dépourvus de petites piques méchantes aux individus qui ont accepté d’être longuement interviewés et photographiés par eux, bref elle feuillette ce nouveau magazine du week-end qui comporte, ce week-end-ci, un dossier sur la pornographie, sujet qui l’intéresse, et ce qu’elle voit, d’abord, c’est que les responsables de ce dossier ont décidé de reproduire un certain nombre de photographies trouvées sur des sites pornographiques d’Interne t- rendues inoffensives, disent-ils, par un artiste qui les a floutées et du coup transformées en oeuvres d’art, ils ont l’air de penser que par une sorte de transsubstantiation surnaturelle dès que les contours sont flous la femme n’est plus enchaînée elle n’est plus frappée elle n’est plus violée, d’ailleurs se dit la femme on devrait l’essayer avec les sites néonazis aussi, il suffit de flouter un swastika et ça devient une oeuvre d’art, pour les nostalgiques de l’esclavage on peut prendre une photo d’un esclave noir en train de se faire lyncher et la flouter et ça devient une oeuvre d’art et si on prend les mots À MORT LES JUIFS et on rend les contours très joliment flous ça devient une oeuvre d’art et si on prend les mots TOUTES LES FEMMES SONT DES PUTES pareil et les mots LES NOIRS SONT DE GRANDS SINGES pareil, il suffit de flouter vous verrez l’effet artistique immédiat.
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