« Elle était, elle fut, elle est, elle sera : la femme de Job. Elle n’a pas d’autre nom. Elle n’en désire aucun autre. »Pas plus que dans la Bible, on ne connaît ici le prénom de celle qu’Andrée Chedid nomme simplement ‘la femme' ». C’est qu’elle est tout amour, don et compassion. Elle est aussi passion, sensualité et beauté, comme le chante Job, reprenant le Cantique des cantiques : « Tu es un jardin clos, Tu es un lys parmi les épines, Tu es belle, ma soeur, ma fiancée… ». Au fil des malheurs qui frappent Job, leur « tenace, leur impérissable amour » gagne en vigueur et en authenticité. Lorsque Eliphaz, Bildad et Tsophar viennent asséner leurs paroles assassines à Job, Andrée Chédid délivre les mots d’indignation qui « s’entrechoquent » dans la tête de sa compagne. Car elle est la fidèle, l’aimante, la juste, en toutes circonstances.
La femme de Job fait une unique intervention dans la Bible. Andrée Chedid choisit de laisser s’épanouir cette voix issue du silence, rendant une fois de plus hommage aux êtres de lumière, de passion et d’humilité, comme dans Le Sixième Jour et L’Autre. –Laure Ancie
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