Dans ces deux pièces inédites, écrites en 1984, l’imaginaire débridé de Sony Labou Tansi et son style incandescent servent un théâtre engagé, résolument humaniste. Cercueil de luxe. Quelque part en Afrique, des villageois attendent le fils d’un défunt pour l’enterrer selon ses dernières volontés. Les semaines passent… À sa place, un cercueil antiatomique est envoyé de Paris. L’auteur use ici d’un humour mêlé d’absurde et de démesure pour dénoncer la bêtise humaine et les difficultés africaines. La Peau cassée. Sous prétexte de financer le développement, Bun glustone exploite les ressources du pays, oppresse les âmes et opprime les corps. Line, sa fille, a fui ses parents pour vivre parmi les Pygmées et échapper à l’aliénation d’une société marchande devenue insoutenable.
Né en 1947 à Kimwanza (alors Congo belge), Sony Labou Tansi se consacre très vite à l’écriture. Romancier, poète et dramaturge fécond, il a été maintes fois récompensé pour sa perpétuelle réinvention de la langue française. Son écriture s’inscrit d’emblée dans la fable, où l’irréel et la démesure rendent compte d’un monde invivable, celui de l’Afrique sanglante. Il disparaît prématurément le 14 juin 1995 à Brazzaville.
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