J’étais la petite fille la plus sale du quartier, mais j’étais princesse. Je ne portais pas de couronne, mais grand-mère m’en tressait une, invisible à l’oeil. J’étais à la fois le centre de ses ambitions et de toutes ses espérances, son passé et son avenir. J’absorbais ses récits, émerveillée. Des légendes, certes, mais si vivantes qu’elles vibraient dans mes veines et s’emmêlaient dans mes pensées. Je voyais les esprits courir et les morts danser sur les toits. J’entendais leurs cris quand ils se sentaient à l’étroit dans les cimetières et qu’ils venaient troubler le sommeil des vivants. Aujourd’hui encore, si vous passez sur nos terres, vous entendrez un murmure. Ne vous étonnez plus : c’est le chant des feuilles mortes gorgées de notre épopée. »
À travers le récit de la petite Tapoussière élevée par sa grand-mère en l’absence de sa mère, disparue, et de son père, inconnu, Calixthe Beyala revient au plus près de ses racines. Force d’imprécation, tendresse, lyrisme, mais aussi colère et humour, La petite fille du réverbère dévoile les secrets d’un héritage – celui d’une enfance misérable dont l’auteur n’a jamais pu guérir. Largement autobiographique, ce roman est sans doute le plus intime et le plus émouvant que l’auteur de Assèze l’Africaine et Les Honneurs perdus (Grand Prix du roman de l’Académie française) ait jamais écrit. Le livre clé d’une ceuvre originale, singulière et généreuse, marquée à tout jamais du sceau de l’Afrique éternelle.
La petite fille du réverbère
3,36€
J’étais la petite fille la plus sale du quartier, mais j’étais princesse. Je ne portais pas de couronne, mais grand-mère m’en tressait une, invisible à l’oeil. J’étais à la fois le centre de ses ambitions et de toutes ses espérances, son passé et son avenir. J’absorbais ses récits, émerveillée. Des légendes, certes, mais si vivantes qu’elles vibraient dans mes veines et s’emmêlaient dans mes pensées. Je voyais les esprits courir et les morts danser sur les toits. J’entendais leurs cris quand ils se sentaient à l’étroit dans les cimetières et qu’ils venaient troubler le sommeil des vivants. Aujourd’hui encore, si vous passez sur nos terres, vous entendrez un murmure. Ne vous étonnez plus : c’est le chant des feuilles mortes gorgées de notre épopée. »
À travers le récit de la petite Tapoussière élevée par sa grand-mère en l’absence de sa mère, disparue, et de son père, inconnu, Calixthe Beyala revient au plus près de ses racines. Force d’imprécation, tendresse, lyrisme, mais aussi colère et humour, La petite fille du réverbère dévoile les secrets d’un héritage – celui d’une enfance misérable dont l’auteur n’a jamais pu guérir. Largement autobiographique, ce roman est sans doute le plus intime et le plus émouvant que l’auteur de Assèze l’Africaine et Les Honneurs perdus (Grand Prix du roman de l’Académie française) ait jamais écrit. Le livre clé d’une ceuvre originale, singulière et généreuse, marquée à tout jamais du sceau de l’Afrique éternelle.
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