Crises politiques et « conflits ethniques » au Burundi

Nous avons éprouvé le même sentiment dans notre volonté de nous exprimer sur un conflit mal connu, du moins si l’objectif est de livrer des réflexions et analyses aussi objectives que possibles. Notons que si des chercheurs étrangers se sont intéressés au Burundi, il y en a d’autres, dans le monde des médias notamment, qui, pressés de figurer parmi les mille et un experts d’Afrique, n’hésitent pas après une mission de quelques jours à affirmer qu’ils ont tout compris et se mettent à inonder le marché du livre de leurs découvertes à travers lesquelles même les citoyens concernés ne se reconnaissent pas. L’envie de livrer notre témoignage sur le sujet a pris le dessus sur le silence et l’indifférence. » La parole d’une Burundaise engagée, sa volonté de démêler l’écheveau de l’histoire sanglante certes, mais qui ne saurait se résumer à cela du Burundi : là résident toute la force et toute la valeur d’un essai/témoignage qui plonge dans le passé de tout un pays, qui sonde les tensions entre ses groupes, qui interroge sa culture, qui tente de faire la lumière sur les événements, leurs acteurs et leurs enjeux… Et s’il y a de l’effroi dans certaines de ces pages, s’il existe des passages terribles, il y a encore et surtout une forte espérance de paix et de réconciliation dans l’écriture de ces lignes qui lèvent le voile sur les heures sombres du Burundi, lui aussi frappé, on l’oublie, par les heurts entre Hutu et Tutsi.