» Elle attendait la première pluie. Comme les graines conservées des plantes qu’elle y faisait pousser ! Les pluies qui tombèrent, me firent réaliser que ma mère était morte. Pendant ces longues et lourdes pluies diurnes et surtout nocturnes, je pleurais. Le souvenir de ma mère me hantait avec force. Quand les gros nuages remplis d’eau se bousculaient, j’avais le cur lourd. Et je sanglotais. »
La douleur n’est pas indicible, et c’est toute la force de ce roman et de son auteur que de faire apparaître, d’évocations en souvenirs, la dureté de cette sensation. De phrases en phrases, la narratrice laisse s’épancher sa douleur, l’inexplicable fait de n’avoir pas été aimée par sa mère, qui lui préféra Sanana, sa nièce, et ne répondit jamais à son amour, jusqu’à sa mort. L’écriture extrêmement subtile de Ken Bugul, bâtie comme un souffle, comme une parole de scène, compose ici un livre unique et inoubliable.
De l’autre côté du regard
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» Elle attendait la première pluie. Comme les graines conservées des plantes qu’elle y faisait pousser ! Les pluies qui tombèrent, me firent réaliser que ma mère était morte. Pendant ces longues et lourdes pluies diurnes et surtout nocturnes, je pleurais. Le souvenir de ma mère me hantait avec force. Quand les gros nuages remplis d’eau se bousculaient, j’avais le cur lourd. Et je sanglotais. »
La douleur n’est pas indicible, et c’est toute la force de ce roman et de son auteur que de faire apparaître, d’évocations en souvenirs, la dureté de cette sensation. De phrases en phrases, la narratrice laisse s’épancher sa douleur, l’inexplicable fait de n’avoir pas été aimée par sa mère, qui lui préféra Sanana, sa nièce, et ne répondit jamais à son amour, jusqu’à sa mort. L’écriture extrêmement subtile de Ken Bugul, bâtie comme un souffle, comme une parole de scène, compose ici un livre unique et inoubliable.
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