Soudain l’histoire s’emballa et se précipita sous forme de violences démultipliées. Pour la traverser, une famille modeste dut subir des éclatements insupportables. Le Lyc, le mystérieux « enfant dormant », allait se réveiller aux exclusions et au délitement de toutes les valeurs d’une Algérie en transition poussive vers la modernité. Les impatiences collectives firent le lit de l’extrémisme et érigèrent en modèle l’opportunisme et la démesure. Dérengou, père accidentel et incestueux, partit en vain en quête du pardon des hommes. Voué aux gémonies, promis à l’enfer des bien-pensants et des gardiens du temple, il décida de fonder Djenanat, son propre paradis sur terre. Djenanat achevé, les convoitises habituelles s’aiguisèrent et on s’ingénia à le spolier au nom d’une culture de l’irrédentisme effréné pour finir par le saccager. Fuyant les iniquités et la réalité, le Lyc et Dérengou s’acheminèrent vers l’Edough, montagne qui incarne la splendeur, la sérénité et la pérennité des symboles fondateurs. Le Lyc y croisa les méandres de sa propre histoire familiale ainsi que la cruauté de Dhebana, exécuteur patenté du groupe de l’Edough. Bien des atrocités plus tard, Dhebana mourut, mais, curieusement, on le retrouva vivant à Annaba, environné de mouches vigilantes et fidèles. Le mythe est alors convoqué pour laisser voir des faits que les religions ont retenus sous le nom de « plaies d’Egypte ». Dhebana les prédisait et elles semblaient se reproduire invariablement à Annaba. Il appelait à rendre justice au peuple élu et on hésitait à y décrypter un clin d’il mythologique ou une allusion aux faits politiques récents… Il gagnait en vigueur quand les peurs irraisonnées des gens lui ramenaient des adhésions massives : il s’étiolait et s’éparpillait quand la raison triomphait. La trame narrative se charge ainsi de significations plurielles. Trois récits déroulés en parallèle, se croisent et s’éclairent, lancent les événements politiques actuels dans un jeu de pistes entrelacées. Les différents personnages campent d’abord la déconfiture de l’homme face aux contingences matérielles, puis sa lutte pour se reconstruire : certains y arrivent, d’autres s’évaporent allégoriquement et les derniers connaissent une véritable mort des chiens.
La mort des chiens
17,00€
Soudain l’histoire s’emballa et se précipita sous forme de violences démultipliées. Pour la traverser, une famille modeste dut subir des éclatements insupportables. Le Lyc, le mystérieux « enfant dormant », allait se réveiller aux exclusions et au délitement de toutes les valeurs d’une Algérie en transition poussive vers la modernité. Les impatiences collectives firent le lit de l’extrémisme et érigèrent en modèle l’opportunisme et la démesure. Dérengou, père accidentel et incestueux, partit en vain en quête du pardon des hommes. Voué aux gémonies, promis à l’enfer des bien-pensants et des gardiens du temple, il décida de fonder Djenanat, son propre paradis sur terre. Djenanat achevé, les convoitises habituelles s’aiguisèrent et on s’ingénia à le spolier au nom d’une culture de l’irrédentisme effréné pour finir par le saccager. Fuyant les iniquités et la réalité, le Lyc et Dérengou s’acheminèrent vers l’Edough, montagne qui incarne la splendeur, la sérénité et la pérennité des symboles fondateurs. Le Lyc y croisa les méandres de sa propre histoire familiale ainsi que la cruauté de Dhebana, exécuteur patenté du groupe de l’Edough. Bien des atrocités plus tard, Dhebana mourut, mais, curieusement, on le retrouva vivant à Annaba, environné de mouches vigilantes et fidèles. Le mythe est alors convoqué pour laisser voir des faits que les religions ont retenus sous le nom de « plaies d’Egypte ». Dhebana les prédisait et elles semblaient se reproduire invariablement à Annaba. Il appelait à rendre justice au peuple élu et on hésitait à y décrypter un clin d’il mythologique ou une allusion aux faits politiques récents… Il gagnait en vigueur quand les peurs irraisonnées des gens lui ramenaient des adhésions massives : il s’étiolait et s’éparpillait quand la raison triomphait. La trame narrative se charge ainsi de significations plurielles. Trois récits déroulés en parallèle, se croisent et s’éclairent, lancent les événements politiques actuels dans un jeu de pistes entrelacées. Les différents personnages campent d’abord la déconfiture de l’homme face aux contingences matérielles, puis sa lutte pour se reconstruire : certains y arrivent, d’autres s’évaporent allégoriquement et les derniers connaissent une véritable mort des chiens.
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